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Une journée à Huez, avec les sapeurs-pompiers saisonniers

Article Publié 09/07/2020

Huez, c’est 1 300 habitants à l’année. Cela peut monter jusqu’à 30 000 en pleine saison, avec les skieurs. C’est aussi 500 à 700 vélos par jour (2 à 3 000 lors du passage du Tour de France), qui grimpent les 21 virages.

Pour garantir une réponse opérationnelle efficace, l’effectif de la caserne est adapté. Cet été, 6 sapeurs-pompiers sont présents jour et nuit. Ils sont professionnels, en Renfort au poste (RAP) ou volontaires saisonniers, avec un contrat de travail à durée déterminée.

Les professionnels en renforts au poste sont en double affectation. Ils sont 80% du temps dans leur caserne d’affectation et viennent effectuer 20% de leur garde à la station. Cette multi-affectation se déroule la plupart du temps de manière concomitante avec une prise de grade. Ils effectuent des gardes de 12 heures, de 7h à 19h ou de 19h à 7h.

Les volontaires signent un contrat de travail à durée déterminée. Ils restent en moyenne 3 mois l’été et 5 l’hiver. Ils sont sous contrat de 9h à 17h et d’astreinte de 17h à 9h. Cette saison, les cycles sont de 72 heures.

« On n’a pas la même façon de travailler ici et on apprend beaucoup. C’est très enrichissant », confient les quatre saisonniers présents. La caserne d’Huez est située « à une demi-heure en VSAV et 45 minutes en fourgon » de celle de Bourg-d’Oisans. Sans compter une heure et demie (aller) pour un transport à l’hôpital par la route.

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« Nous avons un secteur atypique. Il n’est pas très grand. Il commence au virage 12 et s’arrête au pied du col de Sarenne. Comme nous sommes un peu isolés, nous n’avons pas une grande zone géographique pour ne pas partir trop loin et vider la caserne. Pour les transports, nous réalisons soit des convergences (une ambulance de l’agglomération vient récupérer la victime sur le trajet) soit nous la déposons à l’altiport pour qu’elle soit héliportée. Il est également possible de la déposer au cabinet médical de la station. Nous sommes peut-être isolés géographiquement mais pas dans le fonctionnement », explique l’adjudant Thierry Buso, chef de caserne et sapeur-pompier volontaire.

« Les interventions sont aussi atypiques. Nous avons fait une chute de parapente, ce n’est pas courant. Le rythme n’est pas le même et on apprend beaucoup car on a la chance de travailler avec des sapeurs-pompiers professionnels. C’est une vraie expérience », glisse un sapeur-pompier volontaire isérois, saisonnier depuis quelques années. « C’est vrai que l’on apprend plein de choses. Je suis d’ailleurs venue pour ça. Et l’ambiance est plus détendue. Le fait que l’on reste tous à la caserne y fait beaucoup. Il y a une vraie complicité et une vraie solidarité entre nous », ajoute une autre saisonnière également iséroise.

Le bip sonne. Première intervention de la journée. Une personne coincée dans un ascenseur. Une intervention que les sapeurs-pompiers ne pratiquent plus beaucoup, et qu’ils facturent. Ce sont des entreprises privées qui interviennent. Les sapeurs-pompiers ne sont appelés que si l’entreprise met plus d’une heure pour arriver sur le site. La victime est calme. C’est aussi un saisonnier qui travaille dans un commerce de la station. L’ascenseur est sécurisé, mis à niveau, et la victime est dégagée sans encombre.

« Nous intervenons souvent pour du secours d’urgence à personne, des chutes sur la voie publique, des accidents de vélo et des accidents vasculaires cérébraux ou des arrêts cardio-respiratoires. Nous avons peu d’accidents par rapport à la fréquentation mais, quand ils se produisent, ils peuvent vite devenir une grosse intervention, si la voiture tombe dans un ravin par exemple. L’hiver nous intervenons plus souvent la nuit », détaille le chef de caserne.

Et quand les sapeurs-pompiers ne sont pas de garde, ils peuvent profiter du cadre qui les entoure. « Ils ont accès au Palais des sports, et des réductions sur les forfaits. Souvent, certains restent pendant leurs jours de repos pour en profiter. Certains vont faire de la randonnée ou de l’escalade. Ils sont logés dans la caserne, comme ceux de garde », indique l’adjudant. C’est d’ailleurs le cas d’un saisonnier, resté pendant ses jours de repos pour profiter des activités de la station. « Il n’est pas rare qu’ils soient une quinzaine à se croiser, surtout l’hiver », lance le chef de caserne.

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Les séances de sport peuvent aussi se pratiquer en plein air, au milieu des montagnes ou à la piscine et à la salle de sport. Les manœuvres également. « Nous essayons de leur faire découvrir la station lors des exercices. Ils choisissent aussi ce qu’ils veulent pratiquer », indique le chef de garde du jour, sapeur-pompier professionnel à Saint-Quentin-Fallavier. La manœuvre du jour concernera le secours d’urgence à personne, près de l’altiport. La victime a fait une chute de plusieurs mètres. Les saisonniers s’exécutent sous l’œil des deux sapeurs-pompiers professionnels, qui corrigent leurs gestes.

Puis, tous rencontrent les militaires du Peloton de gendarmerie de haute-montagne, basés à l’altiport. L’occasion pour chacun de présenter son métier. Mais pas le temps de discuter. Le bip sonne.

Voir l'image en grandUn vététiste s’est blessé. Le véhicule de secours et d’assistance aux victimes se lance sur des chemins de plus en plus étroits, la terre et les pierres remplacent le bitume. Il faut localiser la victime. Les sapeurs-pompiers ont juste un nom de chemin. Après plusieurs minutes de recherche et l’aide de passants, elle est enfin prise en charge et conduite au poste médical. « Une intervention ici peut prendre plus de temps, c’est aussi ça être sapeur-pompier à Huez », glisse le chef d’agrès, sapeur-pompier professionnel.

Les recrutements sont ouverts pour la saison hivernale : je postule.