Cette année, ils sont 11 sapeurs-pompiers saisonniers postés à la caserne du Bourg d’Oisans, 12 au Deux Alpes, 22 à Huez et 2 dans le Vercors. Ils renforcent les effectifs de ces casernes pour pallier l’afflux de touristes et l’augmentation de l’activité qui en découle.
Au Bourg d’Oisans, ce jour-là, la garde est composée de quatre sapeurs-pompiers saisonniers et deux professionnels. Ces effectifs de garde appuient 43 sapeurs-pompiers volontaires en astreinte et 4 professionnels.
Après le rassemblement, place à la désinfection et à l’inventaire des véhicules et des locaux, avant un café au foyer, un temps de formation et de sport. C’était sans compter sur les interventions. Une dame, médecin à la retraite, est amenée par son mari à la caserne. Elle est examinée directement puis, son mari la transporte au cabinet médical après régulation avec le 15. Un enfant vient également apporter un dessin pour les sapeurs-pompiers, qu’il admire.
La formation sera terminée dans l’après-midi. Il est temps pour la garde de faire un peu de sport. Plus le temps pour la natation ; ce sera donc musculation et parcours du Luc léger. Ils sont deux saisonniers à vouloir devenir professionnels : une bonne condition physique est nécessaire. Alors tout le monde s’y met, s’encourage, car l’esprit n’est pas à la compétition. « Prend appui sur la jambe droite ici et la gauche de l’autre côté… ». C’est aussi ça les saisons en Isère.
La garde se prépare à manger. Ils le feront en deux services. L’ambulance doit prendre en charge une dame et la transporter jusqu’à l’hélicoptère du SAMU. « Le premier hôpital est à 50 km. Nous travaillons beaucoup avec les cabinets médicaux, les hélicoptères ou nous pratiquons des convergences (un VSAV de l’agglomération fait une partie du chemin et récupère la victime pour éviter l’absence prolongée des véhicules et des sapeurs-pompiers) », indique le lieutenant Olivier Rochegude, chef de caserne du Bourg d’Oisans et adjoint au chef du centre Oisans. Un espace dans la cour de la caserne est d’ailleurs adapté pour l’atterrissage des hélicoptères.
Une fois le repas pris, l’imprimante démarre et les bips sonnent. Un accident de la circulation. Fourgon et VSAV se mettent en route. La formation en salle attendra, elle se fait aussi sur le terrain.
« Près de la moitié des saisonniers veulent devenir professionnels. Travailler pour le Sdis de l’Isère en saison leur permet de s’entraîner et d’acquérir un peu d’expérience. Nous leur préparons des manœuvres adaptées pour qu’ils mettent en pratique le plus de choses possibles. Nous sommes également là pour répondre à leurs questions. Je leur ai préparé des quizz s’ils veulent réviser la théorie pour le concours. Les saisons sont également l’occasion de leur apprendre les droits et devoirs », indique le sergent Mohamed Cherigui, sapeur-pompier professionnel basé au Bourg d’Oisans. C’est lui qui planifie les saisonniers. En plus de mettre en pratique les bons gestes, les manœuvres sont également l’occasion de découvrir le secteur. Il faut dire qu’en montagne, il est étendu.
« Nous allons jusqu’à la frontière avec la Savoie, et en deuxième appel jusqu’aux Hautes-Alpes et avec la caserne de Livet-et-Gavet car nous avons les véhicules pour du secours routier et une échelle. La population varie de 10 000 hors saison à 100 000 », précise le chef de caserne.
Pour les saisonniers, ces contrats permettent aussi de découvrir d’autres interventions et d’autres façons de travailler. « Nous réalisons des interventions ici que nous ne faisons pas ailleurs. Il y a beaucoup d’accident de ski, de parapente, de rando, de vélo… cela nous apporte une vraie expérience, qu’elle soit pour notre parcours en tant que sapeur-pompier volontaire ou pour ceux qui décident de passer les concours. On peut se focaliser dessus », indiquent les saisonniers.
Outre la montée en compétence, les contrats de saisonniers en Isère sont avantageux financièrement avec notamment la revalorisation de la prime de feu, la valorisation de la responsabilité exercée et de la spécialité conduite.